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Tout à sa joie d'avoir remporté son premier match en Coupe Davis, Richard Gasquet s'est réjoui également de la manière avec laquelle il a acquis cette victoire...

Richard, quelles émotions avez-vous connues, de la Marseillaise jusqu’à ces crampes à la fin du match ?
C’était surtout avant le match. Ces dix derniers jours, j’avais beaucoup de pression, je cogitais pas mal par rapport à ce match. Sur la Marseillaise, c’était très beau. C’est sûr que je n’ai pas l’habitude ! Ensuite, pendant le match, j’ai vraiment très bien maîtrisé mes émotions. Je jouais bien aujourd’hui, j’étais très solide. Ce n’est franchement pas de chance d’avoir eu ce début de crampes sur le troisième set, parce que je maîtrisais vraiment les choses et je pense que j’aurais pu faire un match parfait.

L’essentiel est là : vous avez apporté, pour votre première sélection, un premier point à l’équipe de France…
C’est clair que c’est fabuleux pour moi d’avoir apporté ce premier point contre un joueur comme lui, à Moscou. Andreev joue vraiment très bien au tennis, c’était un match très dur, et le battre ici en trois sets, pour ma première sélection, c’est vraiment parfait pour moi. Je ne pouvais pas rêver mieux.

Vous dites que vous auriez aimé maîtriser encore plus ce match. Qu’est-ce qui vous a manqué pour cela ? Andreev semblait vraiment à votre main…
C’est vrai, j’avais un jeu très solide, je ne faisais pas de fautes, je l’embêtais beaucoup par mon jeu. Mais ce sont vraiment les crampes qui m’ont gêné au troisième set. Je suis très heureux de m’en être sorti en trois sets sur le jeu décisif. J’ai réalisé un tie-break parfait, et cela m’a beaucoup aidé de gagner ce troisième set. Sinon, cela aurait pu vraiment être très dur au quatrième…

Vous semblez avoir envisagé le pire. Qu’est-ce qui vous a aidé : Guy Forget, un peu de chance ?
Je suis très solide depuis quatre-cinq mois. J’ai emmagasiné beaucoup de confiance, ce qui m’a permis de relativiser un peu la perte de mon jeu de service à 4-3 dans le troisième set. C’est sûr que Guy (Forget), le staff et les supporters m’ont beaucoup aidé. Sur un tournoi normal, cela aurait été très dur. Je remercie d’ailleurs les supporters, car c’est en grande partie grâce à eux que j’ai gagné ce troisième set.

Que vous a dit Guy Forget à l’issue de la première manche que vous avez remportée ?
Que je jouais vraiment super bien au tennis. Il m’a redit pareil après le deuxième set, que je réussissais un match parfait. Il n’y avait rien d’autre à dire ! C’est surtout dans le troisième set qu’il a fallu qu’il m’aide beaucoup, parce que je commençais vraiment à accuser le coup. Il m’a beaucoup aidé. C’est vraiment super d’avoir un capitaine comme lui sur la chaise.

Cela vous était-il déjà arrivé de souffrir de crampes de stress ?
> Non, pas de stress. Des crampes de fatigue oui, mais de stress comme ça, non. J’étais en pleine forme. Au début du troisième set aussi, j’étais vraiment très bien. Alors cela a été assez frustrant d’avoir ces crampes. Mais c’était d’autant plus beau de gagner le troisième set en étant diminué.

Peut-on redouter un scénario identique dimanche ?
Non, la victoire va me libérer. C’est super d’avoir apporté ce premier point. Il était vraiment capital de le gagner, cela permet à l’équipe d’être plus relâchée. Je suis sûr qu’il n’y aura pas de problème, qu’il n’y aura aucun souci dimanche.

Cette appréhension dont vous parlez, comment se traduisait-elle ?
C’était vraiment une appréhension avant le match. Ensuite dès le début du match, je l’ai oubliée. J’ai joué vraiment un beau tennis. Gagner face à un joueur comme Andreev, qui est très solide sur terre battue, c’est une belle performance.

Ces crampes étaient-elles dues à cette appréhension que vous aviez accumulée par envie de bien faire ?
Oui, c’est vraiment ça ! Cela fait dix jours que je me prépare à ce match, je ne dormais pas super bien le soir. C’est sûr que j’avais beaucoup d’appréhension… Mais maintenant que c’est fini et que j’ai gagné, je suis vraiment très heureux.

La Coupe Davis, c’est vraiment autre chose ?
C’est sûr, cela n’a rien à voir avec le tennis qu’on joue sur les autres tournois. C’est une autre dimension. J’espère encore jouer et gagner d’autres matches.

Qu’allez-vous faire de ce premier maillot bleu ? Le mettre dans une vitrine ?
Dans une vitrine peut-être pas, mais j’ai hâte de le remettre dimanche !

(Propos recueillis par Estelle Couderc )