Richard Gasquet: «Il y a toujours eu l'ombre de Noah»
Richard Gasquet, le demi-finaliste du dernier Wimbledon, commente le retour de Yannick Noah à la tête de l'équipe de France de Coupe Davis. «C'est un beau truc à faire», se réjouit-il.
«Que pensez-vous du retour de Yannick Noah?
C’est bien, super, excitant. Tous les joueurs se sont réunis, et il n’y en pas un qui a dit que c’était une mauvaise idée. C’est un truc beau à faire!
Qu’est-ce que vous attendez de lui?
Pas d’attente particulière, si ce n’est qu’il nous entraîne derrière lui. Et que ça gagne. Il connaît le sport, il connaît la gagne. On n’attend rien de fou. Mais c’est un nouveau souffle. Un nouvel équilibre.
Mais en quoi cela sera-t-il différent d’avant?
Il sera le chef, ça c’est clair. Mais ce n’est pas une révolution. Il faut une entente entre les joueurs et elle y est. Tous les joueurs jouent bien et ont beaucoup d’expérience. Je le répète, c’est juste qu’il faut repartir sur quelque chose de neuf.
Ce n’était plus possible avec Arnaud Clément?
Avec lui, il n’y a pas de cassure. C’est quelqu’un d’irréprochable. J’entends dire que certains joueurs l’ont lâché, ce sont des conneries. Ce n’est pas lui qui perdait sur le terrain. Quand je perds six sets d’affilée en finale de Coupe Davis contre les Suisses, c’est de ma faute. Le premier responsable, ce n’est pas Clément. Mais cette finale a été difficile pour tout le monde. C’est sûrement la pire défaite de notre carrière. Ça a eu un effet sur certains joueurs. C’est une des raisons pour lesquelles la campagne 2015 a été difficile, et que c’était important d’avoir un nouveau souffle.
Quand Noah avait pris la parole pour critiquer ce qui s’était passé durant cette finale, ça a été un déclencheur?
Non. On avait senti bien avant ça qu’il avait envie de revenir. Il y a toujours eu l’ombre de Noah. On savait tous qu’il allait revenir à un moment ou à un autre. C’est le moment d’essayer.
Que vous a-t-il dit quand vous l’avez vu récemment?
J’étais avec Gaël (Monfils). Il a dit qu’il était à 1000%. Ça donne très envie d’y aller! Tout le monde est excité. On est là pour gagner. Il n’y aura pas de round d’observation.
Quand Noah parle d’une reprise en main et de la fin des passe-droits, on ne peut pas s’empêcher de penser à quelques rencontres que vous n’avez pas pu disputer dans le passé et sur lesquelles planent quelques doutes sur votre motivation. Vous vous remettez en cause aussi?
J’espère juste arriver à 100%. La Coupe Davis, c’est l’objectif prioritaire. Si vous voulez reparler de l’Argentine (2013), j’avais mal à la cheville. Et quand tu es blessé et qu’il y a le 12e mondial dans l’équipe (Simon)… On a dit beaucoup de choses aussi au sujet du quart de finale du Queen’s après ma demie à Wimbledon. J’étais prêt pour le samedi et le dimanche. Que je n’ai pas joué le vendredi, c’est un choix qui se défend.
Vous avez vous-même collaboré avec Noah en 2007. Qu’en aviez-vous retenu?
Ça m’avait marqué. On s’était entraîné ensemble, et juste après, j’avais gagné à Mumbai puis fait finale à Tokyo, où je m’étais pris une branlée contre Ferrer (6-1, 6-2). A mon retour, je m’attendais à ce qu’il le me félicite. Je pensais qu’il allait m’encourager. On s’était vu une heure, mais la seule chose dont on avait parlé, c’est du score contre Ferrer. Il m’avait dit que ce n’était pas normal de perdre comme ça. Ça m’est resté en tête. Il est comme ça, Yannick. Incroyable. On avait arrêté la collaboration après, mais il a toujours été là pour moi. Notamment en 2009 quand j’ai eu cette histoire (contrôle positif à la cocaïne). Il m’a soutenu. Je suis souvent allé chez lui.»
Je n’ai pas encore repris l’entraînement, j’ai une petite semaine d’arrêt. Je vais voir comment va se passer la reprise, je ne pense pas que ce soit comme la dernière fois quand je m’étais arrêté deux mois. Je suis plutôt positif. Il reste beaucoup de temps, je ne tire aucun trait sur l’Open d’Australie. Doha (4-9 janvier), on verra. Je vais essayer d’avoir un bon bloc d’entraînement avant la reprise.
Vous avez été remplaçant au Masters puis vous avez joué une exhibition à Budapest puis l'IPTL… ça fait beaucoup non ?
J’ai joué 10 jours à l’IPTL. Tous les joueurs y sont allés : Rafa, Roger, Serena… L’an passé, j’avais refusé pour une période de 3 semaines mais 10 jours, si c’était à refaire, je le referais. C’était une belle expérience, j’ai bien aimé. C’était sympa de faire autre chose, sous un autre format, de voir des nouveaux pays. Maintenant, je veux être à 100% en arrivant à Melbourne et j’espère que ce sera le cas.
Quels seront vos objectifs en 2016 ?
La coupe Davis, les Jeux Olympiques, Roland Garros et les Grands Chelems. Ce sont de beaux objectifs.
Jouerez-vous le double aux J.O. de Rio ?
J’espère, même si rien n’est encore arrêté.
Avec qui ?
Sincèrement, je ne sais pas. Il y aura une équipe constituée de joueurs de simple et une autre avec par exemple Mahut-Herbert ou Benneteau-Roger-Vasselin. C’est pour moi une mauvaise solution de "splitter" ces équipes mais on va voir…
Comptez-vous jouer le double avec Jo-Wilfried Tsonga en 2016 ?
Dès que je peux oui mais ce sera difficile d’en disputer un avant le 1er tour en Guadeloupe (4-6 mars). En Grand Chelem, c’est très compliqué et ensuite Jo joue la tournée sud-américaine et moi je joue en Europe. Yannick apprécierait que l’on joue ensemble, c’est normal. Si on peut le faire, on le fera avec plaisir.
Vous aurez 30 ans l’an prochain. On vous connaît depuis l’âge de 9 ans (Richard avait fait la couv de Tennis Mag), même avant. A quoi aspirez-vous désormais ?
Je suis très heureux, tout va très bien, je suis motivé. Je pense que je peux mieux faire, avancer dans le terrain, prendre la balle plus tôt, mieux servir et retourner. Je suis perfectible. C’est excitant, à 30 ans, de toujours rivaliser avec les meilleurs et d’être à ce classement (Richard est n°9 mondial).
Être dans le top 5, c’est très difficile. Mais jouer une finale de Grand Chelem, c’est faisable.
Cette année, j’ai joué une demie à Wimbledon et si Djokovic avait été éliminé (il n'était pas passé loin de la défaite en huitièmes face à Anderson), j’aurais pu jouer quelqu’un d’autre en demie, gagner et aller en finale. Ça n'aurait été scandaleux...
Gagner la Coupe Davis et jouer une finale de Grand Chelem, c'est possible.
Concernant son dos, Richard va clairement mieux : il dit dans une petite interview à l'Equipe qu'il n'a plus mal depuis 2 jours, que Doha est toujours en suspens et devrait reprendre doucement l'entrainement la semaine prochaine.
Inscrit le: May 11, 2009 Messages: 2608 Localisation: Alsace
Posté le: 15.12.2015, 22:05:22 Sujet du message:
mj1884 a écrit:
Extraits de l'entretien pour Tennis Magazine
La coupe Davis, les Jeux Olympiques, Roland Garros et les Grands Chelems. Ce sont de beaux objectifs.
Jouerez-vous le double aux J.O. de Rio ?
J’espère, même si rien n’est encore arrêté.
Avec qui ?
Sincèrement, je ne sais pas. Il y aura une équipe constituée de joueurs de simple et une autre avec par exemple Mahut-Herbert ou Benneteau-Roger-Vasselin. C’est pour moi une mauvaise solution de "splitter" ces équipes mais on va voir…
Le dos semble effectivement aller mieux, c'est déjà bien.
Maintenant pour le double aux JO Hello Richard ! Et le double mixte avec Mladenovic comme partenaire ? Et pour la médaille d'or vous battez Federer-Hingis !!! C'est une idée, OUI ? NON ? A suivre
Je pense qu'il doit faire le double avec Jo s'ils sont sélectionnés en simple (il n'y a que 2 joueurs de simple qui feront le voyage), et sinon, qu'il tente la médaille en double mixte avec Kiki ! (j'imagine une rencontre Richard/Kiki contre Federer/Hingis, wow ! )
edit : haha, les grands esprits se rencontrent, je n'avais pas vu ton commentaire, mimi !
Inscrit le: May 11, 2009 Messages: 2608 Localisation: Alsace
Posté le: 16.12.2015, 14:00:09 Sujet du message:
Patricia a écrit:
Je pense qu'il doit faire le double avec Jo s'ils sont sélectionnés en simple (il n'y a que 2 joueurs de simple qui feront le voyage), et sinon, qu'il tente la médaille en double mixte avec Kiki ! (j'imagine une rencontre Richard/Kiki contre Federer/Hingis, wow ! )
edit : haha, les grands esprits se rencontrent, je n'avais pas vu ton commentaire, mimi !
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